Itinérant? Non, juste errant. Roger a un logement dans les collines, mais il ne travaille pas. Enfin, il ne travaille plus. Il erre.
Roger a la main recroquevillée, inutilisable du majeur à l’auriculaire. Il s’est tranché presque la moitié de la main en travaillant à la machette dans un champ. Faute de soins adéquats, il en a perdu l’usage.
Accident de travail? Pour Roger, cela ne fait aucun doute. Mais la loi jamaïcaine sur les accidents de travail ne prévoit des compensations que si l’emploi est «assurable», c’est-à-dire s’il y a un employeur pour répondre de la responsabilité du ou des employés blessés.
Comme pour la plupart des pays sous-développés, la Jamaïque possède une vaste économie informelle (environ 40% de son économie totale) où toute besogne est considérée comme du travail. Dans cette économie, les transactions (ventes, achats, salaires, etc.) échappent à l’impôt et aux différentes taxes, bref le travail y est pratiqué sans encadrement.
En fait, c’est à vos risques et périls.
COMPLÉMENT D’INFORMATION : L’équivalent jamaïcain de la CSST est le National Insurance Scheme. Les employés jamaïcains dont l’employeur est enregistré auprès du ministère du Revenu peuvent réclamer une compensation pour un accident de travail selon la Loi sur les compensations aux employés. Pour être admissibles, ils doivent verser 2,5% de leur salaire brut et leur employeur, l’équivalent.
Seules exceptions : les membres de l’armée (régis par la loi martiale), les travailleurs domestiques (protégés par le plan cadre de l’OIT) et les travailleurs autonomes, couverts par l’État selon leurs revenus.
Posted by Nic735
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